Ce sont des tapis tissés et donc très
souples. Essentiellement d'origine nomade,
les kilims étaient conçus pour faciliter
le mode de vie tribale,
et étaient utilisés en tant que tapis
et tapis de prière, tentes, sacs, tentures,
couvertures, nappes etc... Ils faisaient
et font toujours partie du trousseau des
jeunes filles. Leurs dessins géométriques
et surtout leurs couleurs chatoyantes
leur confèrent une grande originalité.
Ils sont aujourd'hui toujours largement
utilisés dans les maisons turques.
En
plus du Kilim qui est le mieux
connu, il existe également le Cicim
(prononcer djidjim), le Zilli et
le Sumak.
L'ARCHITECTURE
Le
plan architectural appliqué par les grands bâtisseurs
que furent les Turcs
seldjoukides , qu'il s'agisse de mosquées,
de medreses (écoles théologiques
musulmanes), d'orphelinats, hospices
ou de caravansérails, est celui
du hall à iwan d'origine iranienne qui est caractérisé
par un plan rectangulaire à toit plat, un vaste
porche d'entrée en forme de fer à cheval (iwan)
ouvrant sur un espace interieur soit à ciel ouvert
(cour centrale entourée de galeries à étages),
soit entièrement couvert et soutenu par des piliers.
Les Seldjoukides de Rum combinèrent ce plan de
base avec certains éléments byzantins et arabes
comme le dôme, la voûte ou l'arcature multiple.
Les mausolées funéraires (türbe
et kümbet) sont cylindriques
avec un toit en dôme plat, ou polygonaux et toit
conique. La décoration est graphique à base d'entrelacs,
d'effets de rubans, de répétition de motifs géométriques,
de stylisation florale et animalière, de figures
héraldiques. En plus de la sculpture sur
bois et sur pierre, les Seldjoukides
maîtrisaient la technique de la brique
vernissée et de la faience peinte.
Les
premières mosquées et institutions scolaires théologiques
appelées « medrese », apparurent
en Anatolie (Konya et Aksaray) sous le règne de
Kiliç
Arslan (1092-1107). Parmi les plus beaux exemples
d'architecture seldjoukide d'Anatolie
se trouvent les medreses de Sirçali, Karatay et
Ince Minare à Konya,
Gök, Buruciye et Cifte Minareli à Sivas,
Cacabey à Kirsehir, ainsi que la mosquée et l'hôpital
de Divrigi,
tous construits au XIIIe siècle.
Les Turcs ottomans
héritiers des Seldjoukides seront à leur tour
de grands bâtisseurs. Deux grandes écoles fleurissent
à partir du XIVe siècle:
L'école de Bursa (XIVe-XVe): c'est la période
de formation des mosquées ottomanes. On allie
la structure carrée au sol et avec le dôme, auxquels
on adjoint un porche et un minaret, parfois un
couvent ou un hospice. Ce type de grandes mosquées
se pare de magnifiques revêtements de faiences
polychromes (Iznik).
Mosquée de Murat Ier (1360-1389) - Bursa
L'école d'Istanbul ou sinanienne (XVIe-XVIIe):
sous l'influence de la découverte de Sainte
Sophie par le grand architecte Sinan
qui cherchera à dépasser ces modèles, on assiste
à la transformation du volume cubique en volume
hémisphérique taillé en facettes. C'est l'apogée
de l'architecture turque. L'extérieur devient
un savant étagement de volumes destinés à créer
un effet de silhouette (Süleymaniye
à Istanbul). A l'intérieur les décors de céramique,
géométriques ou floraux deviennent de plus en
plus élaborés.
Süleymaniye
Dans l'architecture civile, le Palais
de Topkapi, les fontaines, les caravansérails,
les demeures privées où s'assemblent pierre de
taille, bois sculpté et céramique émaillée, sont
autant d'exemples de cet art.
Palais de Topkapi
Fontaine de Tophane (1732)
Le Hamman: la conception ottomane des bains
publics différait de celle des romano-byzantins
pour qui les thermes,
surtout réservés à la haute société, étaient un
lieu de rencontre et de délassement. Fondés par
des sultans, des vizirs ou de riches marchands,
les hammams publics avaient, eux, une origine
purement religieuse et populaire dérivant à la
fois du Coran (rituel des ablutions) et de l'usage
turco-mongol des étuves. Ils comportaient trois
salles: le vestibule, un premier bain tempéré,
et l'étuve chauffée par un courant de vapeur d'eau
circulant sous les dalles. Le plan , initialement,
était cubique à coupole, et toute recherche ornementale
en était absente. Dans les harems
des palais et des riches demeures, le hammam était
pour les femmes un lieu de loisir et de détente
où elles passaient beaucoup de temps.
Schéma d'un hammam
“Bain” peinture de Gérôme-1880
Hammam moderne
Caravansérails
et hans: Les
mêmes remarques sont valables pour ces derniers,
qui de monumentaux et richement décorés qu'ils
étaient le long des routes seldjoukides,
offrant un abri aux voyageurs, deviennent des
édifices purement utilitaires avec les Ottomans
qui les insérèrent dans le contexte urbain, où
ils jouent d'avantage le rôle de marché, chaque
han se spécialisant dans un type de marchandises
(soie, épices...) Ils étaient généralement à deux
ou trois étages, ordonnés autour d'une cour centrale
et comportaient une salle de prière ou une petite
mosquée.
Au
cours du XIXe siècle, sous l'influence occidentale,
va naître un style composite marqué notamment par
le baroque et le rococo d'Europe Centrale (les Palais
de Dolmabahçe et de
Beylerbey a Istanbul).
Au XXe siècle l'architecture adapte ses éléments
classiques aux besoins de l'époque.