La
ville d'Erzurum, qui est située sur un plateau à 1 950 mètres
d'altitude, est la plus grande ville de l'est de l'Anatolie.
Erzurum a des origines très anciennes qui remontent à environ
4000 ans avant notre ère. Depuis l'antiquité, Erzurum a
toujours été située sur une route caravanière entre l'Anatolie
et la Perse, et a aussi été un point stratégique important.
La région fut conquise par les Urartéens,
les Cimmériens, les Scythes, les Mèdes,
les Perses, les Romains.
Cependant, elle ne prit vraiment de l'importance que lorsqu'elle
devint un bastion byzantin
et que la forteresse de Théodosiopolis fut construite.
La divergence religieuse entre les Arméniens et les Byzantins
donna soıuvent lieu à des heurts entre les deux populations.
Tirant partie de la situation, les Sassanides occupèrent
temporairement la ville au début du VIe siècle. En 632,
les Byzantins y réunirent un synode afin d'obliger l'Eglise
Grégorienne Arménienne à accepter les principes de l'orthodoxie
grecque. En 651, la ville tomba aux mains des Arabes qui
la baptisèrent
"Erzen
er-Rum" (la
Terre des Romains) ou "Arz
Er Rum", d'où le nom actuel dérive. Erzurum fut
occupée tour à tour par les Arabes et les Byzantins qui
firent plusieurs tentatives pour reprendre la ville. A partir
de 923, le général Byzantin Jean Kurkuas battit les Arabes
sur différents fronts. La ville fut alors donnée aux Arméniens
afin qu'ils la gouvernent et vers 978, sous le nom de Karin,
elle fut incorporée au Royaume Arménien des Bagratides.
A partir de 1049 la région fut envahie par les Seldjoukides
et la ville tomba entre leurs mains en 1071 après la Bataille
de Manzikert (Malazgirt) où ils vainquirent les Byzantins.
La ville, qui était devenue très prospère sous les Seldjoukides,
connut la domination des Mongols
au milieu du XIIIe puis fut occupée par Tamerlan
en 1400. Erzurum fut finalement rattachée à l'Empire
ottoman en 1514 par le Sultan Selim Ier.
Erzurum fut occupée en 1828, 1878,
and 1916-18 par les Russes. Elle fut rendue aux Ottomans
grâce au traité de paix de Brest-Litovsk
(3 mars 1918).
Du 23 juillet au début août 1919, le Congrès fut réuni à
Erzurum sous la présidence de Mustafa Kemal (Atatürk).
Lors de ce congrès, la voie à suivre pour l'unité nationale
et les mouvements d'indépendance fut établie.
Erzurum a la réputation d'être la deuxième ville la plus
froide de Turquie (après Kars).
Située seulement à quelques kilomètres d'Erzurum à une altitude
allant de 2 150 m à 3 100 m, Palandöken est une station
de sports d'hiver bien équipée qui connaît de plus en plus
de succès dû aux longs hivers de cette région (la saison
de ski s'étend de début décembre à mai) et à de très belles
pistes.
Des jeux de lancer du javelot
sont organisés chaque année en avril-mai à Erzurum.
La "pierre d'Erzurum", obsidienne (verre
volcanique) noire ou marron veiné de noir avec laquelle
on fabrique des bijoux et autres articles artisanaux, est
la spécialité de la région.
Erzurum est reliée à Istanbul et Ankara par des vols quotidiens.
A voir dans
la ville:
Ulu
Cami, la plus ancienne Mosquée de la ville (1179),
possède une magnifique coupole en bois et sept nefs.
Çifte
Minare Medresesi,
l'ancienne école de théologie aux deux minarets recouverts
de faiences émaillées, possède un portail finement
sculpté. C'est un très bel exemple d'architecture
du XIIIe siècle, cependant sa date de construction
n'est pas bien définie, car elle est attribuée soit
à Hande
Hatun, la fille du Sultan Alaeddin Keykubad Ier (1220-1236),
ou à Padicha Hatun, l'épouse du sultan Ilkanide
Gaykhatu (1291-1295).
Yakutiye
Medresesi, construit en 1310 par Cemaleddin Hoca Yakut
Gazani pour Gazanhan et Bolugan Hatun durant le règne du
Sultan Olcayto, est un des rares monuments de la période
Ilkanide que l'on puisse trouver en Anatolie. Il abrite
le Musée des Arts Islamiques Turcs et le Musée Ethnographique.
La Mosquée de Lala Mustafa Paşa est un monument
du XVIe siècle construit par le grand architecte Sinan.
Les
"Türbe"
: Üc Kümbetler (les trois tombes): la plus grande,
Emir Sultan Türbesi, est celle du Sultan Emir qui était
le fondateur de l'émirat Saltukide.
L'identité des deux autres est inconnue.
Plus bas se trouve le Hatuniye Türbesi (1255), la tombe
de la fille d'Alaeddin Keykubat. Ces deux türbes représentent
les meilleurs exemples de tombes à coupole.
La Forteresse, dont la première construction
remonte aux Byzantins au Ve siècle, fut reconstruit par
les Seldjoukides (1124-1132)
et utilisé comme caserne jusqu'à une date récente. La mosquée
est un bon exemple architectural de cette période. La Tour
de l'Horloge fut elle construite au XIX siècle sur les
soubassements d'une tour de guet seldjoukide.
Le Caravansérail
de Rüstem Pasa et le Bedesten ( bazaar couvert).
Le monumentAziziye commémore la guerre Turco-Russe .
Le Musée
Archaéologique.
Le
Musée du Congrès:
ce bâtiment où se déroula le congrès abrite également l'Ecole
des Beaux Arts.
Le Musée Atatürk, installé dans une belle maison
construite à la fin du XIXe siècle, se trouve sur l'avenue
Çaykara. Mustafa Kemal Pacha
s'est installé dans la maison du gouverneur le 9 juillet
1919 avec Hüseyin Rauf Bey et ses amis pendant 52 jours
et ce jusqu'au 29 août 1919, en vue de la préparation et
durant le congrès .
PASINLER
Hasankale est une ancienne citadelle arménienne
remaniée par Uzun Hasan (1435-1478), le chef
le plus renommé des Moutons Blancs (Akkoyunlular),
une tribu de turcomans qui s'installa au milieu du
XIVe siècle dans le sud-est de l'Anatolie, gouvernant
la région depuis Diyarbakır.
Çobandede, enjambant la rivière Araxe (Aras), est un ancien Pont Seldjoukide refait
par le fameux architecte Sinan
au XVIe siècle.
KARS
La ville de Kars est située à une altitude de 1 750 mètres
au nord-est d'Erzurum
près de la frontière Géorgienne et de la frontière arménienne.
Bien qu'elle ne soit pas la plus haute ville de Turquie,
Kars a la mauvaise réputation d'être la ville la plus
froide du pays avec des températures descendant à moins
30 degrés l'hiver.
Située dans un merveilleux environnement de forêts de
pins, à 55 km au sud-ouest de Kars à une altitude de 2
634 mètres, Sarıkamış est une station de sports
d'hiver aux normes internationales et qui a le privilège
d'avoir une neige idéale (la saison de ski s'étend de
la mi-décembre à fin avril).
Après
différentes occupations, au début du Xe siècle Kars devint
le siège de la Royauté Arménienne des Bagratides
jusqu'à ce que Ani la supplante comme capitale.
Puis elle passa aux mains des Seldjoukides
et des Géorgiens. Après la conquête
ottomane en 1514, Kars devint une importante place
forte près de la frontière turco-russe. La ville fut assiégée
plusieurs fois par les Russes, et conquise par ces derniers
lors de la Guerre de Crimée
(1853-1856). Rendue aux Turcs, Kars fut à nouveau occupée
par la Russie de 1878 jusqu'en 1920, date à laquelle elle
fut attribuée à la Turquie par le Traité d'Andrinople.
La ville, dont toutes les rues se coupent à angle droit,
présente une architecture stéréotypée laissée par les
Russes.
De par sa situation au milieu de verts pâturages, la région
de Kars produit un excellent fromage. Ses danses
folkloriques, ses tapis
et kilims sont également très
réputés.
A
voir dans la ville:
La Citadelle, fondée par les Arméniens, comprend une
double enceinte délimitant une citadelle intérieure.
L'Eglise des Saints Apôtres,
du XIe siècle, a été transformée en musée.
Taşköprü,
un très beau pont de pierre ottoman à côté duquel se trouve
un ancien Hammam , est
situé dans la ville basse au pied de la citadelle.
Le Musée Archéologique et Ethnographique
est petit, mais très intéressant.
ANİ
Ani,
l'ancienne capitale des Bagratides, est située
sur
un plateau, près des gorges de l'Arpa
Çayı dont
le cours a déterminé le tracé de la frontière turco-arménienne.
En raison de la proximité de la frontière,
il faut une autorisation de visite, obtenue au bureau
de tourisme de Kars et contresignée par la police
touristique à Ani.
Le
peuple arménien, en raison des guerres civiles, se divisa
en deux royaumes: celui du sud dans la région de Van,
et celui du nord aux mains des Bagratides. Ani fut fondée
par Ashot Msaker (806-827), prince de la famille des Bagratides,
mais c'est Ashot III qui en fit la capitale bagratide
en 961. En 993 durant la construction de la cathédrale,
le siège du catholicos d'Arménie y fut transferré. Cité
prospère, Ani dut à Sembat II sa double muraille avec
ses quatre portes et ses tours rondes encore visibles
aujourd'hui. Bientôt en proie à des guerres fratricides,
Ani subit les assauts des Géorgiens et fut menacée par
les Seldjoukides. Hovhannes
Sembat dut se mettre sous la protection des Byzantins,
en contrepartie de quoi il leur léguait son royaume par
testament. Ne tenant pas la promesse de son oncle mort
en 1040, Gagik II dut leur cédér de force son royaume
en 1045. Quelques années plus tard Ani fut prise par les
Seldjoukides conduits par Alparslan.
La ville tomba sous le pouvoir d'emirs, puis elle fut
arrachée aux musulmans par les Géorgiens. Les gouverneurs
arméniens devaient rester sous leur suzeraineté jusqu'au
moment de l'invasion dévastatrice mongole vers le milieu
du XIIIe siècle. Dès lors Ani, cette grande place caravanière
dont le commerce avec l'Orient fut ruiné, se dépeupla
peu à peu et ne tarda pas à être abandonnée.
Parmi les ruines les plus intéressantes se trouvent: