L'industrialisation accélérée est en partie responsable
du mouvement d'urbanisation. Après 1950 il y a eu
une émigration continuelle de l'est vers l'ouest
de la Turquie, des régions rurales vers la régions
urbaines, des petites villes vers les grandes villes
, ces dernières, engorgées, ayant du mal à adapter
leurs infrastructures. Des habitations sommaires
appelées "gecekondu" qui veut dire "construit
en une nuit" se multiplient à leur périphérie
ou sur les hauteurs, jouxtant les quartiers résidentiels.
Plusieurs grandes villes dominent la nation avec
Istanbul venant très
largement en tête avec environ 12 millions d'habitants,
Ankara
la capitale avec environ 4,5 millions, suivies par
Izmir, Adana,
Bursa, Gaziantep,Konya...
Concurrencé
par l'industrialisation moderne, l'artisanat traditionnel
continue à être florissant. Le bazar,
centre traditionnel du commerce et de l'artisanat
est un endroit typique comme en témoignent ces échoppes
et ateliers débordant d'activité.
Des
gens de conditions modestes pratiquent dans la rue
d'innombrables petits métiers: camelots, colporteurs,
cireurs de chaussures, vendeurs de "simit"
(petit pain rond au sésame), de mais, d'eau, de
yogourt, écrivains publics...
Grand Bazar - İstanbul
Vendeur de fruits
Bazar d'Urfa
Vendeur de "simit"
Vendeur d'eau
Dans
les villes comme dans les villages on trouve
toujours les traditionels " kahve
" (cafés) où le thé est dégusté dans
des petits verres.
Le Narghilé, ou
la pipe à eau (qui est la façon de fumer le tabac
au Moyen-Orient), se fume dans les " nargilekahveleri " , ces quelques cafés traditionels
où l'on ne sert pas d'alcool et où les fumeurs sirotent
habituellement thé ou café
en tirant une bouffée de leur pipe. A İstanbul on
notera le très ancien Çorlulu Ali Paşa Medresesi
situé à Beyazit, ainsi que les cafés, très vivants
le soir, regroupés à Tophane .
Quelques uns de ces cafés sont les survivants des
centaines qui éclorent après que les premières feuilles
de tabac fussent apportées d'Amérique en 1601. L'engouement
des Turcs fut tel que fumer devint un des passe-temps
favoris de la population masculine. En 1633, outragé
par la propagation de ce nouveau vice, le sultan
Murat IV alla jusqu'à punir de peine de mort les
fumeurs de Narghilé. Mais cette prohibition n'empêcha
pas de fumer en clandestinité, et quelques années
plus tard l'interdiciton fut officiellement levée.
Le Narghilé fut au centre de la vie sociale et politique
d'Istanbul. Offrir de fumer à un invité devint un
important signe de confiance, et refuser pouvait
être considéré comme une sérieuse insulte.
Plus tard l'apparition de la cigarette changea les
habitudes des Turcs dans la façon d'utiliser le
tabac. D'habiles artisans fabriquent toujours de
beaux narghilés qui sont très prisés comme souvenirs
par les touristes.