L'intégrisme islamique entravait l'épanouissement
de la femme dans la société. Seules les familles
intellectuelles et aisées pouvaient éduquer leurs
filles. Vers la fin du XIXe siecle, des gens de
lettre commencèrent à prendre sa défense. Ce n'est
qu'à la Révolution
Jeune Turc en 1908 que les premieres tentatives
d'émancipation s'amorcèrent avec la création d'écoles
de jeunes filles.
Dès
1912 et pendant la Premiere Guerre Mondiale
et la Guerre
d'Indépendance, la femme turque dut
assumer des responsabilités nouvelles qui
la firent entrer dans la vie active. L'
homme parti à la guerre, elle apporta sa
contribution à la défense nationale: elle
travailla dans les usines d'Etat, assura
la fabrication et le transport des munitions,
laboura les terres, s'engagea comme infirmière.
Elle travailla aussi dans les ministères,
les banques, les magasins... Suivant ce
premier pas vers l'autonomie, sous l'impulsion
d'Atatürk après
la déclaration de la République
en 1923, un des éléments les plus significatifs
dans la révolution sociale fut l'émancipation
des femmes turques. En 1926 un nouveau code
civil changea la structure familiale.
La polygamie et le port du voile furent
abolis. Depuis, le divorce n'est plus la
seule prérogative de l'homme, les droits
à la garde des enfants et à l'héritage sont
égaux désormais, le mariage civil est le
seul reconnu.
Une femme peut désormais témoigner seule devant
la justice ( il fallait avant le témoignage de
deux femmes pour équivaloir celui d'un homme).
En 1934 les femmes turques obtiennent le droit
d'élire et d'être élues, et sont en avance sur
les femmes des pays occidentaux (par exemple droit
de vote obtenu en France en 1944).
La Charte Internationale du Travail en 1951 déclarant
que les salaires soient égaux pour les deux sexes
et pour un même emploi, ne fut ratifié qu'en 1966
par la Turquie.
Bien que les nouvelles régulations donnent un
certain statut à la femme, la classe sociale à
laquelle elle appartient ainsi que les institutions
familiales empêchent toujours une réelle égalité
des sexes.
Collégiennes et jeune femme dans
les débuts des années 1930
Dans les zones rurales,
les femmes préparent la nouriture et travaillent
toujours de façon artisanale.
Femmes
préparant la traditionnelle "yufka"
(une pâte très fine)
Femme pilant du mais
Villageoise encore très belle
malgré son grand âge
Cette
femme, après avoir placé les
cocons dans l'eau bouillante afin de séparer
les filaments de soie
(dévidage
du cocon), les entortillent pour faire
un fil qui est enroulé sur une bobine.