Kusadasi
est située au fond d’ un superbe golfe, à l’ emplacement
d’ une ville fondée par des Ioniens et identifiée
comme étant l’antique Neapolis.
Dans les environs se trouvaient les deux autres
cités ioniennes de Phygale et Marathesion, mais
la puisante Ephèse échangea avec Samos Marathesion
contre Neapolis. Ephèse
et Samos faisaient toutes deux partie de la Confédération
Ionienne dont le conseil, le Panionion,
se tenait au pied du Mont mycale (près de Güzelçamlik*).
Après une domination perse,
hellénisitque
et romaine, Neapolis
fut gouvernée par les Byzantins.
Lorsque Ephèse eut perdu sa prospérité et que
son port fut totalement envasé par les alluvions
de la rivière Caystre (küçük
Menderes), les Byzantins se mirent à la recherche
d’ un nouveau port et d’ une nouvelle route commerciale.
Ils optèrent pour Neapolis, alors appelée Ania.
La ville devint un port important avec ses marchands
grecs, juifs et arméniens, et fut rebâptisée Scala
Nueva au XVe siècle par la colonie de marchands
gênois et vénitiens qui s’ y étaient établis.
Suite à la bataille de Manzikert en 1071, les
Turcs seldjoukides progressèrent
sur une grande partie de l’ Anatolie. Lors de
leur déclin en 1284, l’ émirat de Aydino?ullari
fut crée dans la région, et Kusadasi y fut incorporée
au début du XIVe siècle. Cependant les Turcs préférèrent
vivre à l’ intérieur des terres au pied des collines
près de l’ ancienne ville connue sous le nom de
Andizkule. La région de Kusadasi fut finalement
conquise par le sultan ottoman
Mehmet Ier en 1413. La ville de Kusadasi prit
son aspect « actuel » au début du XVIIe siècle
sous Öküz Mehmet Pacha qui fut grand vizir sous
le règne des sultans Ahmet Ier et Osman II. Le
Caravansérail d’ Öküz Mehmet Pacha, Les Bains
de Kale Içi, ainsi que la Mosquée de Kale Içi,
construits à l’ intérieur des remparts, datent
tous de cette période. À la fin de la Première
Guerre Mondiale Izmir
fut occupée par la Grèce et le Traité de Sèvres
(1920) lui donna la domination de la ville et
de sa région, dont Kusadasi. Pendant la Guerre
d'Indépendance, elle fut reprise par les forces
turques en septembre 1922, et le Traité de Lausanne
(1923) redonna Izmir et sa région à la nouvelle
République Turque.
Kusadasi qui signifie "l'Ile aux Oiseaux",
tire son nom de la petite île à l'extrémité du
port où accostent de superbes paquebots. Les Ottomans,
qui changèrent son nom en “Güvercin Ada”
(l’Ile aux Pigeons), utilisèrent
cette île stratégique dans un but militaire, tout
comme les Byzantins qui avaient déjà construit
une forteresse afin de mieux se défendre contre
les pirates. De nos jours, l’Ile aux Pigeons qui
est reliée à la terre ferme par une digue (10
minutes à pied du port), est l’ endroit idéal
pour avoir une vue panoramique de Kusadasi et
se rafraîchir dans les cafés de ses jardins.
Öküz Mehmet Pasha Hani, le plus grand
caravansérail
de la région égéenne, est situé au début de la
rue du Port près des « Orient Bazar » et « Grand
Bazar ». Depuis sa restauration en 1967, il a
été réouvert en tant qu’ hôtel et centre commercial,
et des soirées spéciales turques sont organisées
dans la cour intérieure du bâtiment durant l’
été.
L’ avenue Barbaros Hayrettin
est située dans une zone piétonnière très prisée
pour le shopping.
Un long front de mer s’ étend
entre le port, où se trouvent quelques restaurants
de poissons, et la marina. Un peu partout dans
Kusadasi l’ on trouvera de nombreux restaurants
de toutes sortes, des cafés, des bars, des pubs...
La spécialité de la région de Kusadasi, le "çöp
sis" fait de tous petits morceaux
de mouton sur de minuscules brochettes en bois,
est une sorte de sis kebab
miniature.
De
nos jours Kusadasi est devenue une station balnéaire
sophistiquée et très bien équipée, de plus en
plus en vogue. C'est un point de départ idéal
vers les hauts lieux du tourisme de la région:
Ephèse, Milet,
Priène, Didyme,
Aphrodisias, Pamukkale...
Des
ferries relient Kusadasi à l'île grecque de Samos
dont on peut facilement voir les côtes depuis
Kalamaki dans le Park
Nationalde Dilek situé
à 28 km au sud de Kusadasi.
Dans le nord-est de la Péninsule de Dilek,
près de Güzelçamlik, au pied
du Mont Mycale (aujourd’ hui le Mont Samsun) à
l’ emplacement de l’ antique Mélia
se trouvait le Panionion, un
lieu de rassemblement situé sur le territoire
de Priène qui l’ administrait, où se tenait le
conseil des cités de la Confédération Ionienne
et où se déroulait leur grande fête annuelle (à
la fin de l’ été) appelée Panionia, dans le sanctuaire
dédié à Poséidon Heliconios. Afin d’ améliorer
leurs cités, les membres y discutaient politique,
affaires, commerce, développement de l’ agriculture,
art, science etc... et y exposaient leurs problèmes,
essayant de trouver des solutions appropriées.
L’ influence commerciale et culturelle de ces
cités s'étendit à toute l'Anatolie où elles fondèrent
de nouveaux comptoirs.
Des fouilles menées en 1913 et 1957-58 ont révélé
les ruines d’ un mur circulaire qui, pense-t-on,
appartiennent au Panionion. Egalement, des vestiges
des remparts de Mélia protégeant Panionion ainsi
qu’ une longue et étroite structure mesurant 18x4
m ont été mis au jour.
A 14 km à l’ est de Kusadasi et à 12 km au sud
de Selçuk se trouve le
village de Çamlik, célèbre depuis
1991 pour son
Musée des Locomotives à Vapeur (Buharli
Lokomotif Müzesi) qui possède une des plus grande
collections de locomotives à vapeur d’ Europe.
La gare de Çamlik était située sur la première
ligne ORC, la plus ancienne de Turquie. Comme
elle se trouve à l’ endroit le plus élévé et le
plus difficile de la ligne où il y a une forte
inclinaison et des courbes très prononcées, la
gare n’ est plus utilisée (sauf pour un tortillard
qui va de Selçuk à Ortaklar) depuis que la ligne
principale Izmir – Aydin suit un nouveau tracé.
Parmi les choses diverses du musée, l’ on remarquera
deux intéressantes grues de quai qui étaient activées
à la main.
SIRINCE
Niché dans les collines à 8 km au dessus de Selçuk,
ce pittoresque et charmant village fut appelé
Kirkince par ses habitants grecs qui s’ installèrent
là à la fin du XVIIIème siècle. Après le grand
échange de population
qui suivit la fondation de la République
Turque, le village fut repeuplé par des Turcs
qui l’ appelèrent Çirkince, une déformation de
Kirkince (qui en fait était la façon de prononcer,
des Grecs, le nom turc Kirkinca!). Le mot Çirkince
signifiant « laid » en langue
turque, le nom fut finalement changé en Sirince
qui signifie « joli » et qui sied très bien au
village.
La plupart des anciennes maisons grecques du XIXème
siècle ont été restaurées avec leurs caractéristiques
d’ origine à l’ extérieur (clayonnage enduit de
torchis et étage en saillie) et la disposition
et la décoration turque à l’ intérieur, ce qui
a permis à la fois de leur conserver une apparence
authentique et de révéler cette synthèse de la
culture gréco-turque. Certaines de ces maisons
sont ouvertes aux visiteurs. Une agréable balade
à travers les ruelles permettra de découvrir le
village couronné par l’ ancienne église, et d’
avoir une vue panoramique sur les vignes, les
vergers avec les pêchers, les oliveraies.
Fait rare en Turquie, içi les villageois produisent
et vendent leur vin qu’ ils font même déguster.
Il vendent aussi d’ autres produits locaux comme
l’ huile d’ olive, le laurier, l’ origan, les
fruits... Dans les rues pavées, des paysanes vendent
des articles d’ artisanat local (broderies, paniers
en osier etc...).
Certaines des maisons historiques ont été transformées
en pensions et en restaurants. On trouvera également
quelques restaurants plus modestes qui servent
du délicieux gözleme.
PRIENE
Ancient port de la Confédération
Ionienne, aujourd'hui à 15 km de la mer, le
superbe site de Priene, situé au pied du Mont
Mycale, domine la plaine alluviale formée par
le Méandre. Le site,
au milieu des oliviers, est d'un grand intérêt
en raison de son plan d'urbanisme géométrique
(les voies dallées se coupent à angle droit) dû
à l'architecte Hippodamos de Milet (500 av.J.C.)
La cité était divisée en quatre parties: pour
la vie culturelle, politique, religieuse et commerciale.
Le Théâtre hellénistique de la seconde moitié
du IVe av. J.C. est l'un des mieux conservés des
plus anciens théâtres grecs. Il fut rénové par
les Romains et pouvait contenir 5000 personnes.
Il était également utilisé comme Assemblée du
Peuple (Ekklesia).
Le Bouleuterion d'une capacité de 640 personnes
et très bien conservé, servait aux réunions politiques
et le Prytanée était le siège de l'admisinstration.
Le Bouleuterion
Temple d'Athéna Polias
Le Temple d'Athéna Polias,
protectrice de la cité, fut reconstruit en 334
av.J.C. par Alexandre le Grand (il n'en reste
que quelques colonnes).
L'Agora, réservée au commerce, était située
au coeur de la cité.