Les montagnes de Beydaglari, à l'ouest d'Antalya,
font partie de la chaîne du Taurus
et bordent la Mer Méditerranée. Ces montagnes
sont principalement recouvertes d'épaisses
forêts de pins et parfois de cèdres. Il est
possible d'accéder à certains endroits en
utilisant les routes principales, mais le
mieux est de faire un circuit hors piste en
4X4 avec un guide-chauffeur (de 1, 2 ou 3
jours en dormant par exemple chez l'habitant),
ce qui permet de découvrir de fabuleux paysages,
des routes caravanières encore empruntées
par les nomades, des plateaux (yayla) de transhumance
et des sites archéologiques autrement inaccessibles
comme celui d'Idebessos.
Dans ces montagnes et seulement à 50 km d'Antalya,
se situe la petite station de sports d'hiver
de Saklikent.
A 30 km au nord d'Antalya se trouvent les
Grottes de Karain qui datent de la
Période Paléolithique.
Karain était les plus grandes grottes
habitées durant les temps
préhistoriques en Anatolie. L'abondance
des sources d'eau, de la couverture végétale,
du gibier furent des éléments
propices à l'implantation des premiers
hommes içi. Les grottes furent utilisées
jusqu'à la période Byzantine.
Les intéressantes découvertes qui y ont été
faites durant les fouilles sont conservées
dans la section consacrée aux Grottes de Karain
du Musée Archéologique d'Antalya, ainsi
que dans le petit musée de Karain à
côté du site.
TERMESSOS
Située
à 34 km au nord-ouest d'Antalya, l'ancienne
cité pisidienne de Termessos, perchée
à 1050m d'altitude sur un plateau entre
deux sommets des Monts Güllük (l'antique
Mont Solymos), se trouve dans le Parc
National de Güllük Dag. Sa situation
exceptionnelle en fait la ville antique
la plus spectaculaire de Turquie. Depuis
le parc de stationnement et afin d'atteindre
le site, il faut monter le long d'un
sentier raide, ce qui prend un certain
temps, donc il est recommendé de commencer
la visite tôt le matin et d'emporter
une bouteille d'eau.
On connaît relativement peu de choses
quant à la fondation de Termessos, sinon
que ses habitants, qui étaient originaires
d'Anatolie, se faisaient appeler les
Solymiens. Ils vivaient dans une ville
fortifiée et il semble qu'ils étaient
belliqueux et se battaient souvent contre
leurs voisins. En fait, ce que l'on
sait de leur histoire commence en 334-333
av. J.C. lorsque Alexandre
le Grand, découragé par cet imprenable
nid d'aigle, leva le siège de leur bastion.
En représailles, il incendia les oliveraies
des Solymiens, tout autour de la ville.
Les importantes ruines nous indiquent
que Termessos connut deux périodes prospères,
une première durant la période
Hellénistique, et une seconde durant
la période romaine lorsque la ville
obtint de Rome
une relative indépendance pour avoir
prit les armes contre Mithridate
VI. Fortement endommagée par un
séisme, Termessos déclina peu à peu
jusqu'à être totalement abandonnée au
Ve siècle.
Parmi
les plus intéressants vestiges qui remontent
pour la plupart à la période romaine,
se trouvent : La Porte d'Hadrien, une porte
monumentale du mur d'enceinte, par laquelle
on accède au site. Les citernes sont au nombre de
cinq. Ce sont de vastes citernes souterraines. Le gymnase,
qui comprenait des bains, est presque
complètement recouvert si ce n'est dans
sa partie nord-est. Le
théatreest le bâtiment le mieux
préservé et le plus intéressant du site.
Il avait une capacité de 4 500 spectateurs
ce qui montre le nombre restreint d'habitants.
Le théâtre, creusé dans le roc, est
une construction hellénistique à laquelle
une skene fut ajoutée à la période romaine.
Il offre des vues panoramiques spectaculaires
jusqu'à Antalya. Le bouleutérion
avait des murs recouverts de marble
polychrome. Le grand temple
était dédié à une étrange version du
culte de Zeus. Des fragments de bas-reliefs
représentant des scènes de dieux combattants
des monstres, ont été trouvés tout autour.
A proximité, un petit temple était élevé
sur un haut podium, mais il n'a pas
été découvert quelle divinité était
vénérée içi. Les ruines de deux autres
temples d'ordre corinthien datant de
la période tardive romaine, se trouvent
un peu plus loin. L'agora,
qui est très en ruines, était entouré
d'une stoa. Le portique ouest fut offert
par Attale II (160 - 138 av. J.C.),
le fondateur d'Attalaia (Antalya), alors
que le portique nord, construit au Ier
siècle, fut offert par un certain Osbaras. Le Herôon, mémorial d'un héro,
est situé au sud-ouest de l'agora. La Maison du Fondateur est une
maison romaine dont le nom provient
de l'inscription, sur le montant de
la porte, qui fait allusion à son propriétaire
comme étant le fondateur de la ville. La rue à colonnades était une
large promenade bordée par des portiques
et des magasins. La néropole : parmi les tombes
et les sarcophages (l'un d'entre eux
est joliment décoré d'un lion) qui sont
éparpillés sur une vaste superficie,
la plus remarquable est la Tombe d'Alcetas
qui comporte un bas-relief représentant
le général d'Alexandre qui, en 319 av.
J.C. ayant trouvé refuge à Termessos,
choisit de se suicider alors qu'il allait
être livré à Antigone.
BURDUR
A 120 km au nord
d'Antalya, Burdur est située dans la région
montagneuse desLacs (Göller
Bölgesi) connue pour sa beauté naturelle,
sa flore et sa faune. Tapis
et Kilims ont également
fait la réputation de Burdur. La ville conserve
d'excellents exemples d'architecture ottomane,
en particulier les "konak"
(demeures particulières) Tasoda, Kocaoda-Çelikbas
et Misirlilar qui datent du XVIIe siècle.
Depuis la colline de Susamlik, le panorama
sur le Lac de Burdur et la ville est très
beau.
La
Grotte d'Insuyu, à 10 km au sud, est
longue de 597m et contient neuf lacs souterrains
et des salles ornées de stalactites et de
stalagmites.
SAGALASSOS
Entre Burdur et Isparta, à 7 km du village
d'Aglasun se trouve l'ancienne
cité pisidienne de Sagalassos, située sur
le Mont Akda? à une altitude d'environ 1500m.
Sagalassos présente des traces de peuplement
qui remontent à 3000 av. J.C., mais son histoire
ne nous est connue que depuis l'arrivée d'Alexandre
le Grand en 334 av. J.C.. Ses habitants,
tout comme ceux de Termessos,
étaient de courageux guerriers, cependant
leur ville fut finalement conquise durant
la bataille qui eut lieu sur une colline en
face de la ville.
Sagalassos connut une première période prospère
tout au long de la période
Hellénistique. A partir du Ier siècle
ap.J.C., lorsqu'elle fit partie de l'Empire
Romain et devint la principale ville de
Pisidie, Sagalassos connut son âge d'or et
de nombreux magnifiques bâtiments y furent
élevés. En 518, la ville fut frappée par un
séisme et fut reconstruite par la suite. Mais
au cours du VIIe siècle, un nouveau tremblement
de terre détruisit non seulement la ville,
mais aussi ses sources. Le manque d'eau, les
maladies ainsi que les incursions arabes précipitèrent
l'abandon de la ville qui tomba dans l'oubli.
A cause des glissements de terrain, Sagalassos
fut peu à peu ensevelie et resta cachée jusqu'à
ce qu'elle soit découverte en 1706 par le
voyageur français Paul Lucas qui la décrivit
comme un lieu enchanteur. En 1824, l'ecclésiastique
Francis Arundell découvrit la véritable identité
de la ville. A partir de 1985, le chercheur
Britannique et l'archéologue belge Marc Waelkens
ont entrepris les fouilles du site resté remarquablement
intact. Depuis 1990, ils mènent de plus amples
fouilles et travaux de reconstruction de certains
bâtiments avec l'aide de l'Université catholique
belge de Leuven et d'experts turcs et d'autres
pays.
Les principaux édifices mis au jour sont:
Le Temple
Dorique
(Ier siècle av. J.C.). La Fontaine Hellénistique Tardive fut
construite au Ier siècle en forme d’un portique
en U. Le
mur arrière fut reconstruit durant la deuxième
moitié du règne d’Hadrien (117 – 138 ap. J.C.)
et un mur et des marches furent ajoutés au
côté sud. Plus tard la fontaine fut incorporée
à une esplanade qui l’entourait sur trois
côtés. Après le tremblement de terre de 518,
la cour fut en partie immergée et l’eau fut
distribuée dans la ville par des tuyaux en
terre cuite. Cette superbe fontaine alimentée
par une source a été entièrement restaurée,
et la source dégagée. Pour la première fois
en Turquie, une construction antique a retrouvé
sa fonction d'origine. La Bibliothèque de Néon, du IIe siècle
ap. J.C., avec devant un sol en mosaiques. Le bouleutérion
pouvait contenir 200 personnes (125-100 av.
J.C.). L'Agora Supérieure et l'Agora Inférieure
(fin du Ier siècle av. J.C. – premier quart
du Ier siècle ap. J.C.). La Fontained'Antonin
(161-180 ap. J.C.), est située sur le
côté nord de l'agora
supérieure qui était le coeur de la cité.
La façade de cette imposante fontaine ressemble
au proscenium d'un théâtre, avec des niches
qui contenaient des statues provenant d'Aphrodisias.
Deux splendides statues du dieu Dionysosmesurant respectivement 2,65m et 2,45m,
ainsi que des statues représentants d'importants
citoyens de Sagalassos découvertes durant
les fouilles de la fontaine, sont exposées
dans le Musée de Burdur. Lorsque les
travaux de restauration seront terminés, des
copies de ces statues seront placées sur la
fontaine et l'eau coulera à nouveau grâce
au raccordement fait avec la source de la
fontaine hellénisque. Le Herôon, mémorial de 14m de haut
d'un héro, aurait été élevé à la gloire d'Alexandre
le Grand. Il comporte une frise hellénistique
représentant des femmes en trance dansant,
portant des vêtements drapés et tenant un
instrument de musique. Il date du règne d'Auguste
(25 av. J.C-14 ap. J.C.). Le Temple d’Apollon Clarios,
construit sous l’Empeur Auguste fut restauré
et dédié à Apollon et à la famille impériale
(103 – 104 ap J.C.). Le Temple d’Antonin le Pieux,
commençé sous Hadrien (117 – 138 ap. J.C.),
ne fut terminé que sous son successeur, Antonin
le Pieux (138 – 161 ap. J.C.). C’était le
second temple dédié au culte impérial à Sagalassos. Le Théâtre,
construit au IIe siècle ap J.C., est le plus
haut du monde. Il pouvait contenir 9 000 spectateurs.
Il offre de splendides vues panoramiques sur
la sauvage région environnante. Les Thermes
datent du IIe siècle ap. J.C. et furent restaurées
au VIe siècle. Les latrines publiques conçues pour
40 personnes. La Porte Honorifique, érigée
sous Tibère (14 – 37 ap. J.C.) et partiellement
reconstruite au VIe siècle.
La Fontaine d'Antonin
La Fontaine Hellénistique
ISPARTA
Isparta est située au centre de
la Région des Lacs (GöllerBolgesi) sur les hauts plateaux
de la chaîne du Taurus (Toros Da?lari).
La réputation d'Isparta provient
de l'huile de rose obtenue
d'une variété appelée les "
roses d'été de Damas " (Rosa
Damascena) qui poussent à profusion
dans la région dans les jardins
et les champs en terrasses des pentes
douces des montagnes. Les roses
sont cueillies tôt le matin lorsque
sont à-demi ouvertes et que leur
parfum est le plus embaumant. L'huile
de rose est produite par la distillation
des pétales soumises à une forte
vapeur dans des cuves en cuivre.
Cette vapeur se condense et est
récoltée dans de grandes bouteilles,
produisant l'eau de rose, mais une
fine couche d'huile jaune applelée
" Gül ya?i " en turc ou
essence de rose, flotte à la surface.
Cette huile d'une grande valeur
est utilisée dans l'industrie cosmétique.
La plupart est exportée en France,
à Grasse la ville du parfum. Isparta
est aussi réputée pour ses tapis
à poils longs.
Après
l'effondrement du Sultanat
seldjoukide de Roum, Isparta devint
la capitale de la Principauté des
Hamito?lu
qui était délimitée par les quatre
grands lacs de la region. En 1381,
Isparta fut vendue au sultan ottoman
Murat Ier.
Les vieux monuments de la ville sont
le château seldjoukide du XIVe siècle,
la grande Mosquée (Ulu camii 1417),
le Bazaar (Bedesten 1561) ottoman,
et la Mosquée Firdevs Pacha construite
par Sinan.
Au sud d'Isparta, à 1405 m d'altitude,
se trouve le Lac de Gölcük
entouré de pins aromatiques.
Le Festival
du Tapis et de la Rose a lieu chaque
année en juillet à Isparta .
EGIRDIR
E?irdir est située au sud du Lac
d'Egirdir,dans un très beau cadre naturel.
Le château qui fut construit par
le roi lydien Croesus
, fut restauré et agrandi par les Romains,
les Byzantins et les Seldjoukides.
On notera le Minaret seldjoukide de Kemerli
qui curieusement se dresse au milieu de
la route. L'île d'Egirdir est reliée à la rive
par un passage en planches: il faut aller
rendre visite aux tapissiers qui ont installé
leur métier à tisser sur le pas de leur
porte.
Lac d'Egirdir
Le Parc National de Kovada, à 30 km
au sud du Lac d'Egirdir, donne lieu à une
agréable et rafraîchissante promenade.
YALVAÇ
Au nord-est du Lac d'Egirdir et à l'ouest
d'Aksehir,
à proximité de Yalvaç se touve la ville
antique d'Antioche de Pisidie
qui fut fondée par Antiochos Ier en 280
av. J.C., qui lui donna son nom tout comme
à la ville d'Antioche sur l'Orontes
(Antakya).
En 25 av. J.C., Antioche de Pisidie devint
une grande ville de garnison romaine connue
sous le nom de Colonia Caesareia Antiocheia.
St
Paul et St Barnabé vinrent içi en 46.
Antioche fut l'une des premières villes
d'Anatolie à adopter le christianisme.
La première et la plus grande église dédiée
à St Paul fut construite plus tard à l'emplacement
où ce dernier prononça son sermon. La ville
fut rasée par les Arabes en 713. Des tentatives
furent faites pour la reconstruire, mais
elle ne retrouva pas sa splendeur passée.
Elle fut finalement abandonnée lorsque Yalvaç
fut implantée au XIIIe siècle.
Parmi les ruines de la ville antique se
trouvent : L'Eglise St Paul: la plupart
des murs n'existent plus, mais les superbes
mosaiques et inscriptions du sol ont subsisté,
cependant elles ne sont pas visibles car
elles ont été recouvertes pour leur protection.
L’Aqueduc Les Thermes Le Théâtre Le Temple d'Auguste: un
temple dédié à Auguste, le fondateur de
la colonie romaine, fut construit à l’endroit
le plus élevé de la ville, où, dans les
temps les plus anciens, se trouvait le sanctuaire
de la Déesse-Mère Cybèle, puis à la période
hellénistique, un temple consacré au Dieu
– Lune Men. Le Musée Archéologique de Yalvaç
expose des pièces de différentes époques
des fouilles exécutées sur place et dans
la région.
Au sud de Yalvaç, des cèdres géants s'élèvent
dans le Parc National de Kizildag parmi
l'un des plus beaux paysages de Turquie.