Situé à 90 km au sud de Çanakkale, Assos est un petit port de pêche et une petite station balnéaire très populaire parmi la population turque, car il a gardé une apparence naturelle et un charme rustique.
Les ruines de l'antique Assos se trouvent dans le village de Behramkale, sur une colline offrant un panorama grandiose sur la péninsule de Biga, le Golfe d'Edremit et l'île grecque toute proche de Lesbos (Midilli Adasi en turc), ainsi que des couchers du soleil inoubliables.

Assos a été peuplé depuis l'Age du Bronze Ancien, cependant nous ne savons pas qui furent les premiers habitants. D'après les récits d'Homère, les côtes sud de la Troade furent habitées par les Lélèges et les Mysiens, et Pedasos aurait été le nom d'une ancienne ville dont le nom Assos serait dérivé. D'après Strabon, et ce que l'on sait vraiment c'est que des Eoliens venus de la ville de Methymna sur l'île de Lesbos (Mytilène) s'installèrent à Assos au VIIe siècle av. J.C.. Assos était une ville riche des plus puissantes lorsqu'elle fut prise par les Lydiens vers 560 av. J.C., demeurant sous leur souveraineté jusqu'en 479 av. J.C.. La ville passa sous l'hégémonie des Perses en 546 av. J.C., mais participa à la formation de la Ligue de Délos en 478 av. J.C. contre les Perses. Entre la période des Guerres Médiques et environ 350 av. J.C., Assos put toutefois jouir d'une indépendance partielle. C'est vers 348 av. J.C. qu'Aristote, le plus célèbre élève de Platon, séjourna trois ans à la tête d'une école de philosophie. Il fut invité par l'eunuque Hermeias, l'un des élèves de Platon, qui tua son ancien maître Eubolos, lui succédant ainsi comme tyran d'Assos. Aristote dut partir pour Lesbos lorsque Hermeias fut fait prisonnier par les Perses qui ensuite le tuèrent. Ainsi Assos et d'autres cités passèrent elles à nouveau aux mains des Perses. En 334 av. J.C., avec la victoire d'Alexandre le Grand sur les Perses à la Bataille du Granique près de la rivière Granique en Mysie, la Troade et la Mysie furent libérées mais en même temps elles passèrent sous l'hégémonie de généraux-successeurs d'Alexandre. Durant une courte période, la région tomba aux mains des Galates qui furent battus par le roi de pergame Attale Ier. Assos passa ainsi sous l'autorité du Royaume de Pergame et plus tard de celle de Rome. Au cours de la période Byzantine, Assos fut l'une des premières villes en Anatolie occidentale à accepter le Christianisme, et devint un évêché. Ceci est certainement dû au fait que St Paul (venu à pied d'Alexandrie de Troade, il s'embarqua ensuite du port d'Assos pour l'île voisine de Mytilène) et St Luc visitèrent la ville. Assos prit ensuite le nom de Makhram dont est dérivé le nom de Berhamkale. A partir du XIe siècle, la ville souffrit tour à tour des attaques des Seljukides, des Byzantins puis des Latins. Ces derniers détruisirent en partie la ville. Finalement, Assos devint une possession Ottomane sous le règne de Murat Ier dans la deuxième partie du XIVe siècle.

La ville antique haute, qui se développa sur les terrasses des pentes rocheuses de la colline, était défendue par un double mur d'enceinte datant du IVe siècle av. J.C. d'une longueur de 3 km. Juste à l'extérieur de la porte principale à l'ouest, que l'on atteint par une large voie pavée, se trouve la plus grande nécropole du site (une autre nécropole se trouve à l'est) et une église byzantine. A l'intérieur des fortifications, on peut voir les ruines d'un gymnase du IIe siècle av. J.C. (qui en remplace peut-être un précédent dans lequel Aristote enseigna pendant trois ans), une agora, le petit temple de l'agora qui fut converti en église après le Ve siècle, des stoas, un bouleutérion et un théâtre hellénistique tardif... Le Temple d'Athéna, érigé vers 530 av. J.C. au sommet de l'acropole à une hauteur de 238m, domine merveilleusement la Mer Egée. Ce temple, construit avec des blocs d'andésite, était à l'origine de style dorique comme en témoignent ses colonnes. Il mesure 14m sur 30m et comptait 6 colonnes sur sa largeur et 13 sur sa longueur.

La mosquée, la forteresse et le pont sur le Tuzla ont tous été construits au XIVe siècle sous le règne du sultan ottoman Murat Ier.